Malva en avait assez vu des sourires satisfaits de Dianthéa.

La brune était parfaitement consciente de la jalousie qui prenait sa subordonnée lorsqu'elle adressait la parole à un autre qu'elle, et ne se lassait jamais d'en jouer.
En revanche, elle ignorait toujours d'où lui venait cette mystérieuse influence. Tout au long de l'année, elle s'était posé la question sans jamais y trouver de réponse. Cela semblait sans queue ni tête, de la part de Malva, qui ne s'était jamais intéressée à rien d'autre que sa propre personne. Peut-être était-ce car elle était sa première véritable amie - si être l'ami de Malva signifiait supporter ses complaintes sans fin à longueur de journée. Quelle qu'ait pu être cette raison ; dans tous les cas, elle restait obscure.

Aussi, le dimanche précédent l'ultime semaine de cours du lycée Shippy, Dianthéa se décida à y aller au culot et à demander à Malva ce qu'elle attendait clairement d'elle, et pourquoi chacun de ses agissements l'affectait autant.
Lorsqu'elle entra dans le couloir principal, vêtue d'une jolie robe blanche où avaient été brodées de magnifiques fleurs noires, tous les regards se posèrent sur elle comme par automatisme ; pas sur Cynthia, qui faisait son entrée quelques pas à sa suite, mais bien sur elle.
La flamme de jalousie qui brûla alors dans l'iris de Malva, à l'autre bout, laissa à la brunette tout le loisir d'explorer sa pensée, si évidente qu'elle en était presque gravée sur son front.

D'une démarche calme mais assurée, elle l'atteignit sans un mot, semblant glisser sur les lattes du parquet (cliché des lycées japonais oblige svp, vous pouvez vous imaginer les portes coulissantes des salles de cours sur les côtés, c'est comme ça dans ma tête, avec un escalier vers le milieu, et dans l'entrée y a les casiers des élèves, MAIS LÀ N'EST PAS LA QUESTION). Lorsqu'elle fut à sa hauteur, relevant la tête pour pouvoir planter son regard dans le sien, elle saisit son poignet et l'obligea à la suivre, sans-même lui laisser le temps de lancer l'un de ses habituels sarcasmes.

Malva se serait bien débattue, si elle en avait seulement eu la force ; mais le regard rivé sur les hanches de sa supérieure, effectuant un mouvement rythmé de la gauche vers la droite mis encore davantage en valeur par sa tenue, elle oublia le monde environnant et la situation-même où elle se trouvait alors. Elle ne retrouva ses esprits qu'à l'instant où elle sentit un pétale se poser sur le bout de son nez.
Elle l'enleva avec agacement, et réalisa enfin qu'elles n'étaient plus dans la couloir ; tout simplement plus dans le bâtiment.
D'innombrables cerisiers les entouraient, et seul un banc semblait meubler ce cadre idyllique. Elle cligna des yeux, incertaine, et entrouvrit les lèvres pour poser une question. Dianthéa la coupa pour la seconde fois de la journée.

- Alors, Malva ? Pourquoi ?

Cette dernière haussa un sourcil sceptique et eut une moue du même esprit.

- Pourquoi quoi ?

- Pourquoi me voir arriver au lycée avec une robe un peu plus osée que d'habitude te rend furieuse ? Le fait que je veuille mettre ma féminité en valeur te pose un problème, peut-être ?

- Non, non, pourquoi est-ce que...

- Ne nie pas, j'ai bien vu la façon dont tu m'as regardée. (Dianthéa croisa les bras sur sa poitrine et haussa le ton) Si tu as quelque chose à me reprocher, alors sois-franche, s'il-te-plait. (Elle fit une pose, hésitante, et ajouta) Tu es la seule qui le soit vraiment avec moi...

Malva passa une main dans son cou, ne sachant visiblement que répondre à cela.

- Tu sais, Dianthéa...

- Non, justement, je ne sais pas, souligna la brune avec mécontentement.

- Laisse-moi en placer une, merci. (Malva se racla la gorge et reprit) Je voulais te dire ; tu sais probablement déjà que tu es ma meilleure amie, n'est-ce-pas... ?

L'entendre le dire de vive-voix fit rougir Dianthéa, qui déglutit soudainement, le cœur serré.

- J-je... Oui, bien-sûr.

Son vis-à-vis poursuivit.

- Et... Et, pour être honnête, je n'aime pas trop l'idée que... (Elle détourna le regard et chercha ses mots) Je ne voudrais pas que tu ailles chercher mieux ailleurs, tu comprends ?

Dianthéa se mordit les lèvres pour contenir un sourire attendri. C'était bien la première fois que la rose s'adressait à elle avec tant de liberté.

- C'est très gentil, merci. Mais qui te dit que j'irais chercher mieux ailleurs, hm ? Qui te dit que je ne suis pas pleinement satisfaite ?

- B-ben, rien, mais... Je suis juste Malva, la Conseil 4 râleuse de Kalos, ancienne membre de la Team Flare, qui a tenté d'annihiler l'humanité entière... Rien de plus. (Elle soupira) Je me suis toujours demandé pourquoi tu ne m'avais pas virée, même après avoir appris la vérité... Je ne suis pas digne de ta confiance ; et tout le monde le pense. Tu es la seule qui...

Dianthéa saisit ses mains et s'approcha encore d'un cran, prenant Malva de court.

- Je suis la seule qui ait su voir à travers les apparences, oui. Et je veux pouvoir m'en venter, d'accord ? Alors fais-moi plaisir, et ne dis plus rien de pareil.

- Ça ne répond pas à ma question ; pourquoi tu ne m'as pas mise à la porte ? Me garder à la Ligue, c'est comme abriter une meurtrière. Si je n'avais plus ma place là-bas, Arceus sait combien d'hommes seraient enchantés par la simple idée de me faire la peau.

- Ce n'est pas comme si tu te serais laissée faire, je me trompe ? (Elle secoua la tête et annonça d'une voix claire) Écoute, je ne sais pas pourquoi, mais je t'aime beaucoup. J'aime beaucoup te mettre en colère, jouer avec tes nerfs, te voir sortir d'une pièce en trombe parce que je me suis trop approchée de Tanguy... C'est drôle, oui. Mais ce que je préfère, quand je suis avec toi, c'est que tu me dis ce que tu penses sincèrement. Tu me dis toujours tout, sans doser ; et même si la vérité est parfois dure à attendre, de ta part, je suis toujours prête à l'accepter. J'ignore ce que ça peut bien signifier, et franchement, je m'en contrefiche. Tout ce que je sais, c'est que je ne veux pas perdre ta sympathie.

Malva écarquilla les yeux et sentit sa gorge se nouer.

- H-hem... Merci... ?

Dianthéa n'en resta pas là, faisant un pas de plus vers l'avant.

- Je ne veux pas perdre ta sympathie ; et je crois que, au fond de moi... Je veux même plus.

Elle s'humecta les lèvres et releva un regard plein d'espoir vers sa collègue. Tout ce qu'elle attendait, désormais, c'était une réponse claire. Oui ; non. Elle s'en fichait. Peut-être avait-elle eu tort de tout avouer ainsi ; mais il était trop tard. Elle était allée trop loin ; elle ne pouvait plus qu'espérer.
Son coeur battait la mesure, et l'adrénaline l'empêchait d'entendre quoique ce soit. C'était la première fois qu'elle se confessait, et ne s'était jamais attendue à quelque chose d'aussi enivrant.

Malva ouvrit la bouche pour parler. Cette fois-ci, Dianthéa ne la coupa pas. Elle déglutit et prit une profonde inspiration. Le temps sembla s'arrêter. Et elle le dit.

- Oui.

ET ELLES SE ROULÈRENT UNE PELLE J'AI PAS LE TEMPS DE BIEN FINIR DSL JE LE FERAI PLUS TARD.