Laissez-moi vous parler de mon OTP de XY. (OTPPPPPPPPPPPP.)

Commençons.

Vous jouez à Pokémon XY. Vous venez de sortir de Fort-Vanitas, et, en parlant de fort, vous avez fort à faire ! Vous balader de château en château... Quelle activité éprouvante !

Mais là, au détour d'un chemin, vous entrapercevez un bout de terre, ma foi bien peu entretenu. Vous décidez de vous y aventurer et comprenez qu'il ne s'agit pas d'un simple champ en friche, non. Vous ne vous en doutez pas encore, mais ce terrain sera celui qui verra naître l'amour le plus pur de Pokémon.

Ce champ vous paraît finalement avoir une certaine disposition à la production fruitière, mais... Il ne produit rien du tout. Quand vous y jetez un œil de plus près, vous voyez tout de même que la terre est fraîchement retournée.

Soudain, un homme vous approche. C'est le propriétaire de ce terrain. Il a la mine fatiguée. Il a l'air d'avoir abattu beaucoup de travail. Celui-ci vous adresse la parole.

« Ah, bonjour jeune homme / jeune fille ! Il est rare de voir ici s'aventurer quelqu'un. Les gens ne sont intéressés que par le patrimoine historique de la région, mais ils en oublient ce qui la fait vraiment vivre... Je suis content de voir qu'il reste des gens comme vous, curieux du travail de la terre. »

Cette homme vous fait de la peine. Vous n'osez pas lui dire que vous parcouriez un peu au hasard les chemins, vous égarant presque, à la recherche d'un énième château faisant la réputation du centre de Kalos. Cependant, vous gardez vos remarques pour vous. Quelque chose de profondément émouvant vous retient dans le regard de cet homme.

« Seriez-vous, par hasard, intéressé(e) par la culture des baies ? »

C'est donc de ça qu'il s'agit. Un champ de baies. A vrai dire, vous pensiez que les baies se trouvaient seulement à l'état sauvage. Mais quoi qu'il en soit, les baies, vous aimez. C'est bon, c'est bio, c'est sain, et... Ça peut être d'une efficacité redoutable en combat !

Silencieusement, vous acquiescez.

« Je sais que cela va vous sembler soudain mais... Si vous le souhaitez, vous pouvez disposer de ce champ. J'habite ici, mais je n'ai que peu le temps de m'en occuper. J'arrive tout juste à retourner la terre quand cela est nécessaire, mais mon dos me joue bien des tours, et je suis seul pour m'occuper de... »



Un peu plus loin, près d'une petite maison, typique de l'architecture rurale du début du siècle dernier, vous apercevez une petite fille blonde, en train de courir après les Pérégrain.

« Excusez-moi deux petites minutes... MARCELINE ! POUR LA ÉNIÈME FOIS, NE JOUE PAS AVEC LES PÉRÉGRAIN SAUVAGES ICI ! CE SONT DES PARASITES POUR LE CHAMP ! »

La petite fille stoppa net, les cris du père ayant fait fuir les pauvres Pokémon. Faisant la moue, elle s'approcha de son père, mais se mit à sourire en voyant une tête inconnue.

« Salut ! Comment tu t'appelles ? »

Attendri(e) par sa petite frimousse, vous répondez.

« Coucou [Joueur] ! Moi c'est Marceline ! Alors, tu vas aider mon papa avec le champ de baies ? C'est super ! Si tu veux, je pourrai t'aider, j'en connais un rayon sur les engrais » dit-elle en pointant du doigt un composteur, un peu plus loin.

Après tout, pourquoi pas. Cela vous serait bien utile. Puis, après tout, vous savez que vous serez souvent dans le coin, vous savez qu'un peu plus loin se trouvent la pension et le Château (encore un) de combat. Et surtout... Vous ne vous voyez pas le cœur à refuser d'aider ces deux-là.

Lorsque vous acceptez, c'est l'euphorie ! Le fermier, un dénommé Jules - vous le savez maintenant - vous accueille à bras ouverts. Il vous fait don de quelques baies, d'un système d'irrigation à la pointe de la technologie (un Nénurrosoir) et de bons conseils. Vous plantez vos premières baies bien soigneusement, on a l'impression que vous avez fait ça toute votre vie ! Après quelques politesses, vous prenez congé de la petite famille, promettant de revenir au plus tôt voir vos baies. Vous ne promettez rien quant à une date précise, la quête des badges vous attend, mais ça, Jules et Marceline le savent. Et ils vous font confiance.

Et c'est ainsi que vous devenez un(e) pro des baies ! Bien que vous accusiez parfois quelques temps d'absence plus ou moins longs, vous revenez souvent vous occuper de vos baies et vous enquérir du bien-être du père et de sa fille qui se font à chaque fois une joie de vous revoir. D'ailleurs, la première récolte de baies, bien que moyennement fructueuse, avait valu à Jules de sortir l'une de ses meilleures bouteilles, un Fort-Vaniteux de 2005, exquis.

Au détour d'une conversation quelque peu arrosée, Jules se confie à vous. Son passé. Son champ. Sa femme.

FLASHBACK:

Vous aimez beaucoup cultiver vos baies, revenir dans cette région que vous aimez tant. Cela vous permet de vous ressourcer, quitte à passer pour un petit bobo illumisien qui vient passer ses week-end à la campagne au nom du "retour à la terre". Ces gens-là qui vous jugent ne savent pas. (Et aussi, ils ne savent pas que c'est comme ça que vous élaborer vos petites stratégies en loucedé.) Malgré tout, vous aviez acquis une petite réputation dans la culture de baies.

Vous revenez régulièrement. Vous plantez. Vous arrosez. Vous récoltez. Vous adorez ça.

Un jour, ô, surprise, vous découvrez une nouvelle baie ! Bizarre, bizarre. Sur un plan de Baie Pêcha et sur le plan d'à-côté, un plan de Baie Oran, deux baies jaunes vous font de l'œil. S'agirait-il de...

« Oh ! Des Baies Qualot ! Je n'y crois pas ! »

Vous vous retournez et apercevez une femme, vêtue d'une longue blouse blanche.

« Ah, excusez-moi de vous importuner. Quand j'ai entendu dire que vous possédiez un bien beau champ, j'ai fait le déplacement. »


Voyant votre mine déconfite, elle continua.

« Je me présente, je suis Véréna, j'étudie la pousse des baies, et plus particulièrement, les mutations.

- Les mutations ?

- Je n'en attendais pas moins de votre champ en venant ici ! C'est peut-être votre première mutation ? Voyez-vous, certaines sortes de bais semblent n'apparaître que sous certaines conjonctures. Et, en voici une ! Je sais que cela va vous paraître soudain mais... Seriez-vous d'accord pour que j'étudie votre champ de plus près ? »

La petite Marceline arriva en trombe.

« Bonjour Madame ! Tu viens voir le champ de mon papa ? »

La scientifique se baissa au niveau de l'enfant.

« C'est donc à ton papa qu'appartient ce champ ? Puis-je avoir l'honneur de le rencontrer ? J'aimerais lui dire à quel point il a fait du bon boulot » répondit-elle en vous faisant un clin d'œil.

Ni une, ni deux, la petite alla chercher son père et le planta devant la femme. L'homme semblait subjugué par sa beauté. Il l'observa longuement. (Le pauvre n'avait pas vu de femme - adulte, j'entends - depuis fort longtemps.) Celle-ci avait ce petit quelque chose.

« Bonjour Monsi-

- Euh, vous pouvez m'appeler Jules ! » dit-il, baffouillant.

Elle sourit.

« Bonjour Jules ! Je suis Véréna, j'étudie les mutations de baies et, si cela ne vous dérange pas, et vous m'intéressez beaucoup. Je veux dire, votre champ. Seriez-vous d'accord pour que j'étudie votre champ de plus près ?

- B-bien sûr, enfin, si [Joueur] est d'accord. »

Vous n'y voyez naturellement aucun inconvénient. Vous êtes content(e) pour Jules, il avait besoin de rencontrer du monde, et cette femme semble l'intéresser. Vous espérez qu'ils deviendront bons amis.

Véréna s'établit dans un premier temps à l'Auberge du Fort et travaille à distance. Vous revenez de temps en temps. Vous devenez amies, et lui faites profiter de nouvelles mutations.

Vous revenez. Encore et encore. Vous cultivez. Et vous vous rendez compte de quelque chose.

Du bonheur.

Véréna s'est installée chez Jules. Celui-ci lui avait proposé pour des raisons "purement pratiques" au détour d'une bonne bouteille, un soir.

Elle avait accepté. Elle avait accepté Jules. Elle avait accepté Marceline. Elle avait accepté leur histoire. Et...

Ils s'aimaient. Ils formaient une nouvelle famille.

Et ça, c'est grâce à vous.

_______________________________________________________________