...Je plaisante.
Je lirai à la fin du concours, j'ai pas envie d'être influencée. XD

Quelqu'un DEVAIT mourir, pas vrai ?

Titre: A l'aube de nos souvenirs

Auteur: Kailiana

Disclaimer : Violence. Un peu..

Rating : T

Pairing : Aucun

Thème : Le mystère du Vieux Château.

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- Mada... Mademoiselle Koaru. Je vous en supplie. Nous avons mis 15 ans à vous retrouver, nous avons besoin de vous... Nous devons connaître la vérité. Souvenez-vous, je vous en pris. Nous en sommes aux dixièmes décès. Nous avons besoin de savoir ce qu'il se passe dans ce château!

Elle sourit à la voix désespérée de cet homme qu'elle ne connait pas. La vérité. En voilà une jolie chose, les vérités qui font mal, qui blessent, qui torturent, qui tuent.

Fallait-il savoir la vérité ?

- Je m'appel Alice. Autrefois, j'étais brune, et j'avais les yeux verts. J'ai 65 ans, je crois.

L'homme la regarda, interloqué. Il savait tous cela. Pourquoi lui disait-elle ça ? La vieille, entourée dans un châle gris, le regarda, l'œil vide. Noir, comme son cœur. Les Koaru étaient maudits, ce n'était un secret pour personne. On ne voyait plus rien de ses cheveux bruns qu'on aurait pu deviner beaux. Ils étaient maintenant gris, sales, emmêlés. Elle était devenue borgne, avec un cache-œil certainement pas lavé depuis des décennies. L'autre œil livide.
Elle était effrayante. Il déglutit.

- J'avais 10 ans, et crainte de tous. Encore plus que vous pouvez avoir peur maintenant. J'avais une sœur, belle, terriblement belle. Et un cousin, fou, un oncle, fou, un père, une mère, une riche décadence, des belles apparences, tous souillés, impures...

C'était un été qu'on aurait pu considérer comme les autres. Un été chaud, lourds, agréable. Ces étés cachant les monstruosités, puant la décomposition d'un cadavre qu'on a voulu enterré, le feu ravageant les terres, brûlant, assourdissant, donnant la nausée. Oui, ces étés comme tout le monde les aimes.

Mon cousin détesté fumer. Il disait qu’il ne supportait pas l’odeur âcre de la cigarette, qu’elle lui montait au crâne et qu’elle lui faisait voir des petites étoiles. Il fumait pour oublier. Vous savez, dans notre famille, il n’y avait pas que de jolies choses.

Mais ce n’est un secret pour personne. Promettez de ne pas le dire, j’ai peur que bientôt les pokémon l’apprennent.

Cet été, donc. Le 10 juillet 1916. Une réception été donné, au château. Les plus grands, les plus beaux, les plus riches, y étaient invités. Sauf mon cousin, bien sûr. On n’invitait pas les déchets.

Vous ai-je parlé de ma sœur ? Elle était belle.

C’est peut-être ça qui nous a tués.

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- Arya, ma petite Arya.. Déjà si grande! Et si belle... Tu es la fierté de notre famille, ma fille. Ce soir, tu les éblouiras tous... Et ca sera l'occasion rêvé de te trouver un époux digne de ce nom !

Arya sourit à son père. Un sourire faux et lâche, hypocrite petite menteuse.

Alice eut un petit rire en entendant un bruissement dans le rideau derrière elle. Une exclamation horrifié et dégoûté.
A l'entente de son rire, son père se retourna, légèrement effrayé.

Travis Koaru était un homme à l'appétit démesuré, et l'on voyait à peine les traits de son visage sous cette bouée. De bonne joie, de bonne humeur, petit homme fier et orgueilleux.
Mais il avait si peur de sa fille.

Sa fille, sa petite Alice, cette petite fille que tout le monde craint mais dont tout le monde a besoin. Alice, celle qui ne parlait pas, la mystérieuse Alice, qui savait tout, voyait tout, sur chacun, aucun secret, elle était elle-même un secret.

-Il... Il y a un problème, ma petite chérie ?

Inquiétude.

Le fillette tira légèrement sur le rideau derrière elle. Son père pris l'air de l'homme supérieur et hautain. Il arracha le rideau, pour trouver l'intrus.
Ou l'inconnu.

Personne. Il regarda sa fille. Interloqué mais tellement effrayé.

Elle se contenta de sourire.

- Il sait.

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- Tu sais, ce n'est qu'un mariage.

Le jeune homme regarda sa cousine, le regard fou. Aucune peur, aucune crainte, juste la folie grandissante de ce monstre en pleine croissance. Il sourit, ou grimaça, Alice sait peut-être tout mais les sourires de son cousin lui reste flou.

Elle penche la tête sur le côté.

-Un mariage ... Oui, un mariage... Et des invités, et une réception, et des mariés, et une grandes fêtes, les Roucools chantent, les Caninos nous réchauffe, et les mariés, dansent, et valsent, et Arya, ma belle Arya, ma tendre Arya et je les -.

Le petit corps de sa cousine contre le sien le stoppa net dans son délire grandissant. Alice était la seule à avoir le pouvoir de le calmer.

Orius Koaru, cousin germain d'Arya et d'Alice Koaru, fils du cadet des frères Koaru.

Une si jolie famille. Une maman morte, un papa fou, le viol, la violence, les suicides, belle et douce famille, douce douce Sainte nuit.

Orius s'éloigna de sa cousine et fit un signe de la main à son motisma pour qu'il le suive. Il murmura un "motiii" doux, inquiet pour son maitre.

Au moment de franchir la porte, il se retourna vers Alice. Celle-ci reportait son sourire, son si jolie sourire, magnifique, "tu ne me connaîtra jamais"; Dieu qu'il aimait Alice, et Arya, Arya il la détestait, haïssait il la voulait, la possédé, la détruire...

Il alluma une énième cigarette, et lui sourit, dévoilant ses canines pointues. Les poiles de son motisma se hérissèrent, comme sensible à la folie du maître.

-Tu sais ce que je vais faire ?

Et Alice lui rendu.

-Je sais. ,dit-elle d'une voix étranglé, affecté par la monstruosité de son cousin.

Et il parti, satisfait.

La vengeance sera un plat qui se mangera chaud.

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- Je ne l'ai pas tué... Je ne l'ai pas tué... Je ne l'ai pas tué!

Son hurlement déchira l'air silencieux. Doug Koaru tourna la tête de droite à gauche. "Je ne suis pas un monstre, je ne suis pas un monstre, elle s'est suicidé, ce n'était pas ma faute, il avait mérité, ce gamin méritait que je le fasse souffrir, il n'aurait pas du être mon fils, je ne l'ai pas tué, je ne suis pas un monstre..."

- Ecto...

Il rappela son ectoplasma. Ce fantôme ne servait à rien ...

Il vit des traces de sang sur le sol. Un corde, pendaison, ce n'était pas de sa faute, pas de sa faute, elle s'est suicidé, il ne l'a pas tué...

Une voix glaciale s'éleva derrière lui. La petite Alice. Aucun sourire, un visage figé, petite poupée, de sang, de chaire, l'horreur incarné, le diable, un monstre, c'était elle le monstre, pas lui, il ne l'a pas tué.

- Je sais tout.

Sourire d'Alice.

Il s'effondra à terre.

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- Alice, ma chérie, tu sais ce que tu as à faire.

Elle hocha la tête. Elizabeth Koaru finissait de peigner les cheveux de sa fille avec une douceur infinie. Elle avait de jolies cheveux, et des beaux yeux, elle sera belle plus tard, pas autant que sa soeur mais très jolie, et puis elle n'avait pas peur de sa fille, elle, enfin elle ne sait pas, peut-être un peu, mais elle l'a porté 9 mois dans son ventre, alors pas tant que ça, elle ne sait pas, plus, tout est vague maintenant pour elle.

- Tu vas t'assoir près de la fenêtre, en hauteur. Je vais te faire manger bientôt, Dorothée vas t'apporter ce qu'il faut. Si tu es sage, tu aurais le droit de danser une valse avec nous. Mais reste sage, Alice, tout les gens sont importants pour papa et maman. Et tu sais très bien que Arya doit trouver un époux.

La petite fille éclata de rire.

- Alice ... ?

Elle sourit enfantine, naïvement, morbide.

-Orius n'est pas content ... Pas content du tout! , s'exclama t-elle d'un ton joyeux.

Sa mère blêmit. Le monstre s'est réveillé.

Elle regarda sa fille. Le monstre s'est réveillé, le monstre s'est réveillé...

Clic, clic, déclic. Elle poussa légèrement sa fille et se mit à courir.

Les derniers mots qu'elle entendit avant d'aller vers la salle de réception furent :

- Vous le saviez.

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Quelque chose de bizarre devrais se produire avec le Motisma et le jeune homme. Nous avons besoin d'aide.
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La musique est belle, douce, vivante, ils dansent, tous, sans se préoccupés de ce qu'il peut leur arriver.

- C'est le début de la fin, Alice.

- Oui, je sais.

Un hurlement strident déchira l'air. Arya tomba au sol, une tâche rouge au niveau de la poitrine.

Ce fut la panique, et ils courent, ils courent, et ils tombent, et ils dansent, c'est la valse, la valse de la mort, la valse des fous... Et Orius ris, et il rit, plus que tout il rit, et il danse, et il valse, c'est sa chanson, c'est son heure, c'est leur heure à tous...

Et motisma dévora, les rêves devorêve, et la folie s'empara de tous, et Elizabeth hurla, depuis le début elle hurle, elle résiste mais pas longtemps, elle devient folle, Orius se sera venger, il leur aura fait payer, et il les a tués, tous tués...

- Vas t-en, Alice.

Et la petite s'enfuit, en riant et sautillant, Alice n'aimait pas ces gens, mais c'est dommage, elle aimait bien maman, et papa, et Arya, mais c'est trop tard, c'est Orius qui l'a dit, et même si Alice sait tout, Alice savait que c'était inévitable, elle a regardé les désastres, mais à 10 on ne peut rien faire, rien changer, Alice savait tout, mais Orius était fou...
Et les flammes dévorèrent tout, les pokémon s'étaient enfuis, n'ayant pu sauver leurs maîtres, et ils sont morts, tous réunis, Orius les aura suivit jusqu'à la fin, jusqu'à sa fin._________________________

"- J'ai mis des années à me rendre compte de ce qu'il s'était produit ici, chez moi. Alors j'y suis retourné, et je les ai vu, ils dansaient tous, tristes et fous. Je sais qu'un jours quelqu'un sauvera ces êtres, ma famille... Je le sais. Je suis Alice Koaru. Mais ne croyez pas tous ce que j'ai dit. Il y avait un peu de vrai, un peu de faux, dans cette histoire. Mais c'est le but des mystères, n'est-ce pas ? Ma soeur était belle. Trop belle pour nous.
Je vous offre ce paquet, monsieur. Ils renferment ma vie, prenez-en soins. Et surtout, ne le répété à personne."

L'homme releva la tête, la vielle femme n'était plus la. Il déglutit et ouvrit le paquet.

Il hurla.

"Quand je suis revenu sur mes pas, je n'ai pas pu m'empêcher de retourner dans les Grande Salle, là ou la réception était donner. Il y avait des jonchements d'os un peu partout, mais 4 on retenu mon attention. 4 corps alignés, se tenant par la main. J'ai tout de suite compris que c'était mes parents, ma sœur, et Orius. Alors je n'ai pas pu m'en empêcher... J'ai pris leur crâne, et je les ai serré contre moi pendant des années. Je vous les donne maintenant. Vous qui teniez tant connaître la vérité, vous voilà servit. Je vous souhaite de faire de beaux rêves..."

Et, il ne sut pas si ce fut son imagination ou pas, mais un rire fantomatique, celui d'une petite fille, s'éleva.

Une guerre avait éclaté à Kanto, et mes maîtres, de puissants dresseurs Pokémon étaient partis en renfort. Ils m'avaient confié la garde de leur Vieux Château, comme ils l'appelaient, un imposant manoir chargé d'histoire, mais surtout, ils m'avaient confié la prunelle de leur yeux, leur adorable fillette âgée de seulement 9 ans. S'il devait leur arriver quelque chose – je serrai mon poing à cette idée – je leur avais juré d'être toujours là pour elle. La jeune demoiselle, assise sur son lit, remarqua que j'étais perdu dans mes pensées et me secoua le bras.

«Léon, raconte moi une histoire ! m'implora t-elle.

-Tu ne crois pas qu'il est un peu tard pour ça?

-S'il te plait! Papa et Maman sont pas là et j'arrive pas à dormir. J'ai envie d'une histoire. Une histoire qui fait peur.

-Ce n'est pas une histoire ''qui fait peur'' qui va t'aider, souris-je.»

La petite Sophie fit la moue après ma réponse. Elle me fixa en plissant ses yeux noisettes, et Méli, une Mélodelfe qui était confortablement installée sur ses genoux, fit de même.

«Eh bien tu n'as qu'à me raconter l'histoire de ce Vieux Château, finit-elle par dire.
-Bien, mais vu l'heure je vais abréger. Et tu ne viendras pas te plaindre si tu fais des cauchemars après, soupirai-je.

-T'inquiète, m'assura t-elle avec un sourire satisfait.

-''L'histoire se déroule il y a plus d'un siècle et demi en arrière... Une famille noble vivait ici, ils étaient quatre, il y avait le père, qui était aussi comte de Vestigion, la mère, une grande sœur et son petit frère. Ils étaient heureux, et menaient une vie paisible. Mais un jour, un homme très méchant décida d'attaquer le château. C'était un dresseur maléfique et puissant, un criminel dangereux, avide de pouvoir. Le comte de Vestigion était son rival, même, son ennemi juré. Il lui jalousait son titre depuis leur plus tendre enfance. Et pour cela, il voulait le tuer. Mais ce n'est pas tout, il voulait aussi s'attaquer à sa famille, des gens innocents à qui il n'avait aucune raisons d'en vouloir. Quand il attaqua la château, le comte, sa femme et leur fille sortirent en vitesse pour le défendre. La mère ordonna au fils de rester à l'intérieur et de se cacher. Le petit garçon était terrifié, il ne comprenait pas ce qui se passait ! Des combats acharnés commencèrent alors, mais le méchant monsieur battit les Pokémon du comte avec facilité, tout comme ceux de sa femme et de sa fille. Cette victoire écrasante ne lui suffisait pas, il attrapa une hache et frappa avec violence les trois personnes...''

-C'est affreux ! grimaça Sophie. Ils ont dû souffrir !

-Je te l'avais dit. Tu veux que je m'arrête ici?

-Ah non surtout pas !

-Je suis pas étonné. ''… il frappa avec les trois personnes, et se mit à chercher du regard le fils du comte. Il était sûr et certain que son ennemi juré avait un fils, mais où était ce petit chenapan? Il jeta par terre la hache ensanglantée et entra dans le manoir, tel un fou furieux. Il hurlait : «Où es tu? Où est-ce que tu te caches mon petit? Je suis un ami de papa, vient me voir ! Viens voir ici ! ». Le petit garçon s'était caché dans sa chambre... - c'est cette salle qui est vide, où l'on a pas le droit de rentrer, juste à côté de la chambre dans laquelle nous nous trouvons actuellement - Il s'était glissé sous son lit, et il pleurait, terrorisé. Il tenta de dissimuler ses sanglots lorsqu'il entendit des pas dans l'escalier. Il entendit ces pas se rapprocher, l'homme était désormais dans le couloir. Ensuite, des bruits de portes qui claquent se firent entendre, l'homme arpentait chacune des pièces de l'étage. Le petit garçon se serra en boule sous son lit, tremblant comme jamais, quand le méchant entra dans sa chambre... Il sentit soudain une main qui lui attrapait le pied, puis le tira hors du lit. Le jeune enfant se débattait, mais son agresseur était bien trop fort pour lui ! «Comme un idiot, j'ai laissé ma hache à l'extérieur...», soupira ce dernier. «Bien, je vais laisser mon Pokémon se charger de ton cas alors.» Et sur ces mots il sortit une Pokéball et en sortit un majestueux Luxray, au poil doré, couleur rarissime pour cette espèce. Le petit garçon tenta de s'enfuir, mais avant qu'il ne puisse faire un pas le cruel homme ordonna à son Pokémon shiny d'utiliser son attaque Fatal-Foudre de toutes ses forces sur le fils du comte, qui ne résista pas longtemps à cette puissante attaque. La douleur était insoutenable, tout l'intérieur de son corps était littéralement carbonisé par cette électricité de masse qui le traversait, et au bout de quelques secondes l'attaque acheva le jeune enfant. Enfin satisfait, le criminel plia bagages et ne revint jamais sur ses pas. On raconte que l'âme du petit garçon n'a jamais réussi à trouver le repos, perturbée par cette mort si injuste et cruelle, cette vie qu'on lui a si soudainement enlevée alors qu'il commençait à peine à en profiter, et qu'elle est condamnée à errer pour l'éternité à travers les murs du Vieux Château, sans jamais n'avoir nulle part où aller. Fin.''

-C'est vrai cette histoire? demanda Sophie, les yeux grands écarquillés, et je lui répondis par un haussement d'épaule et un sourire mystérieux. Non sérieusement Léon dis moi si c'est vrai !

-Tiens je me demande où est passée la courageuse demoiselle que j'avais à mes côtés il n'y a pas 5 minutes !

-Mais non j'ai pas peur je t'assure ! J'ai trouvé ton histoire super cool ! N'empêche que je veux savoir.

-Moui c'est ce qu'on dit. Eh ma puce, cette histoire n'est qu'une légende.

-Oui en plus je n'ai jamais vu de fantôme.

-Ce serait trop facile si on pouvait le voir, souris-je.

-Ah tu as raison, il est peut-être invisible...

-Je rigole, Sophie. Les fantômes je n'y crois pas du tout. Bref, dodo maintenant.»

Elle soupira et fit mine d'être vexée mais les cernes qui soulignaient ses paupières inférieures trahissaient sa grande fatigue. D'ailleurs après qu'elle ait fermé les yeux, je ne l'entendis plus broncher.


Les jours passaient et se ressemblaient tous. Je m'ennuyais, sans mes parents, Léon était très gentil mais il avait toujours cet air inquiet et stressé. Il faisait des efforts pour que je m'amuse mais il était souvent débordé alors j'avais l'impression d'être plus une contrainte qu'autre chose. Heureusement il y avait Méli, la Mélodelfe de Maman. Avant de partir elle a laissé sa Pokémon avec moi, au cas où il y ait un problème. J'adorais jouer avec Méli dans le jardin. Mais bon, à faire ça tous les jours, ça devenait fatiguant. Léon me conseillait de lire, mais j'en avais pas envie. Pareil pour les jeux de société. Ça lui faisait de la peine que je m'ennuie. Un jour il revint de la ville avec un cadeau pour moi : une télévision. Apparemment ça permet de combattre l'ennui. Il m'avait dit:

«J'ai expliqué à tes parents que tu vivais mal leur absence et que tu t'ennuyais, alors il m'ont envoyé de l'argent pour que je t'achète quelque chose de bien. J'espère que ce que je t'ai choisi te convient?

-Moui ça devrait aller...»

Il plaça l'objet dans la pièce à côté de la chambre de mes parents, et je passai la journée à contempler cet écran animé. C'était vraiment chouette, il y avait plein d'émission sur les Pokémons, et aussi des films. Je remarquai aussi qu'aux Informations, ils n'arrêtaient pas de parler de la guerre à Kanto, et Léon ne voulait pas que je regarde ça. Je n'aimais pas l'air triste qu'il prenait. Il s'inquiétait énormément pour mes parents, mais d'un côté je le comprenais car c'était aussi mon cas. Mais j'avais confiance en mes parents, ces dresseurs hors-pair.

Une semaine environ s'écoula, pendant laquelle je m'amusai un peu plus. Cependant, une nuit, tout bascula.
J'étais allongée dans mon lit, en train de rêver paisiblement d'un monde coloré et parfait, Méli lovée dans mes bras, quand soudain un cri strident retentit. Je me réveillai en sursaut. Était-ce mon rêve? Non, le ton de ce hurlement ne collait pas tellement avec mon rêve joyeux. Un silence suivit, pendant lequel je restai immobile, les yeux écarquillés. Des bruits indescriptibles se firent entendre, et les battements de mon cœur se mirent à partir dans une course folle. Ce n'était pas mon imagination, j'en étais sûre. Un autre silence, puis une autre série de bruit. C'en était trop pour moi, et je hurlai, serrant ma petite fée rose de toutes mes forces, ce qui eut don de la réveiller. J'entendis des pas précipités dans l'escalier puis la porte de ma chambre s'ouvrit sur le Majordome, affolé. Il me demanda ce qu'il se passait, et se précipita vers moi pour sécher mes larmes avec un petit mouchoir à pois. Voyant que je tardais à répondre, il tenta une seconde fois:

«Sophie, qu'est-ce qu'il se passe?

-J'ai... J'ai entendu du bruit, peinai-je à articuler.

-Chut, ça va aller. C'était un cauchemar.

-Non, fis-je en repoussant sa main. Je te jure que j'ai entendu quelque chose.

-Je n'ai rien entendu moi, me rassura t-il.

-Normal tu étais en bas, je crois que le bruit venait de l'étage.

-Tu veux qu'on aille voir? sourit-il.

-Je...»

Il me tendait la main, alors j'avalai ma salive et hochai la tête. Nous commençâmes par aller voir dans la chambre de mes parents, et nous ne trouvâmes rien d'alarmant. Léon sembla apercevoir une sorte de papier ou je ne sais quoi, il prit à nouveau cet air attristé puis me déclara qu'il avait oublié de ranger quelque chose. Il me demanda de continuer sans lui, il arriverait dans deux minutes.
J'étais toujours terrorisée, mais je voulais avoir l'air courageuse, alors j'entrai dans la prochaine pièce. A peine ouvris-je la porte qu'une lumière bleutée m'aveugla, je me cachai alors les yeux et fis un pas. La porte claqua dans mon dos. La lumière se dissipa peu à peu, et j'entendis une petite voix enfantine sans arriver à comprendre ce qu'elle disait. Quand je pus à nouveau voir, je vis que cette lumière provenait de l'écran de la télévision achetée par Léon. Je sursautai quand je pus distinguer deux iris bleu foncé me fixer à travers cet écran.

«Je suis coincé, pleurnicha la petite voix de tout à l'heure.

-Qui est-ce ? demandai-je.

-S'il te plait aide moi ! J'ai peur ! J'ai peur depuis si longtemps...

-Je... Comment... Comment vous êtes vous retrouvé là?

-Je cherchais ma famille et cet objet en rectangle m'a aspiré ! J'ai peur, s'il te plait aide-moi...»

La voix était de plus en plus plaintive et me fit beaucoup de peine. La situation était on ne peut plus étrange, mais je chercherai des explications plus tard. Je m'approchais de la télévision et la secouai. La créature à qui appartenait la voix sortit alors, ce qui m'arracha un hurlement silencieux, j'avais si peur qu'aucun son ne sortit de ma bouche. Je reculai au fur et à mesure qu'un espèce de Pokémon orange fait de plasma et entouré d'une aura électrique bleutée s'avançait vers moi. Le Pokémon me remercia, et me demanda si je n'avais pas vu sa famille, mais je ne pus lui répondre.

«Je suis tout seul et j'ai peur, je veux que tu restes avec moi jusqu'à ce que je retrouve ma famille, dit le Pokémon, et ce dernier sembla légèrement s'irriter lorsqu'il me vit secouer la tête. Je cherche depuis un moment maintenant, je suis content d'avoir trouver une amie, alors il faut que tu restes avec moi !

-Recule ! beuglai-je. Je ne sais pas qui tu es ! Tu me fais peur !»

Le Pokémon sembla blessé par ma phrase. Il continuai à s'approcher de moi en flottant dans les airs, ce qui me rappela l'allure des spectres, tout en me parlant. Je ne compris pas trop ce qu'il me dit, entre la peur qui me déconcentrait et le fait qu'il parlait très doucement. Apparemment, j'étais moi aussi méchante, je ne devais pas avoir peur car on avait le même âge, et il semblait m'accuser de lui vouloir du mal. L'aura électrique autour de lui s'agitait étrangement, à mesure qu'il prenait un air de plus en plus menaçant.

«Laisse moi partir je t'en prie !

-Je t'ai demandé de rester avec moi ! cria le Pokémon d'une voix méconnaissable, et sur ces mots il lança une attaque électrique qui me frôla de justesse.

-Pitié... fis-je, et je sentis des larmes rouler sur mes joues.

-Je ne serai plus jamais seul car tu vas rester avec moi !»

Un autre éclair bleu me frôla et je hurlai le prénom de Léon par réflexe. Je me levai en vitesse et sortit de la pièce, le Pokémon me suivait en prononçant des paroles incompréhensibles. Je m'apprêtais à rentrer dans la chambre de mes parents pour rejoindre Léon mais au moment où je posais les mains sur la poignée une étincelle bleutée me devança et scella la porte. J'entendis que le majordome essayait lui aussi de son côté d'ouvrir la porte et tambourinait cette dernière en vain. Je l'appelai au secours et il me répondit qu'il arrivait, je sentais qu'il était paniqué.
J'entrai alors dans ma chambre et Méli qui s'y trouvait se posta devant moi pour me protéger. Quand elle vit le spectre je vis qu'un frisson la parcourut. Elle l'attaqua à coup de Météores avant qu'il ne puisse faire un geste. L'attaque étoilée le heurta mais ne fit pas beaucoup d'effets, si ce n'est que de l'énerver encore plus. L'aura bleutée qui l'entourait prit une teinte jaune et se déchaîna, et une violente attaque électrique frappa le Pokémon fée de plein fouet. L'attaque était si puissante que tout le corps de Méli rayonnait d'une lueur blanche, et elle hurlait de douleur. Je me bouchai les oreilles, c'était trop horrible de l'entendre souffrir. Je n'arrivais plus à voir tellement mes larmes me rendaient la vision floue. Je les essuyai et commençai à distinguer la silhouette de Méli qui se tenait debout. Cependant quelque chose n'allait pas. Cette silhouette était sombre. Et elle flottait. Je vis que Méli, la vraie Méli, gisait sur le sol, inanimée. La silhouette sombre se tourna vers moi, et je tombai sur deux yeux rouges tristes qui semblaient me demander pardon. Je reconnus le Pokémon Ectoplasma, et supposai qu'il s'agissait de l'âme de Méli. Les larmes recoulèrent et je sanglotai. Le fantôme de Méli s'éloignai de son meurtrier, terrorisé, et je le vis se glisser dans le mur. Quelques secondes plus tard, deux yeux rouges remplacèrent les miens sur mon portrait accroché au mur. Je priai Méli de revenir à la vie, même si je savais que c'était inutile, et bondit sur mes jambes pour prendre la fuite à nouveau. Je me dirigeai vers la dernière pièce du couloir, la pièce interdite. J'hésitai un instant à entrer, mais l'éclair qui me frappa la jambe et m'arracha un gémissement m'y obligea.
J'avançais essoufflée dans cette pièce qui, à ma grande surprise, était vide. Le sol et les murs étaient juste abîmés par le temps, et il semblait que personne n'y avait mis les pieds depuis des années. La créature électrique entre à son tour, mais semblait soudain plus calme. Elle semblait perdue dans ses pensée.

«Cet endroit... chuchota t-elle.

-S'il te plait ne me fais pas de mal....

-C'est ici qu'on m'a fait du mal... sanglotait le Pokémon. Jusqu'à ce que l'objet rectangle m'aspire j' errais dans le château, et j'évitais à tout prix cet endroit pour plus que l'on ne me fasse de mal. La douleur... De ce moment... Elle ne m'a jamais quittée. Elle m'empêche de me reposer enfin. Vraiment... Je ne veux pas que tu m'abandonnes.

-Laisse moi partir je ne te veux pas de mal !

-TU MENS ! Pourquoi vous m'abandonnez tous? Vous n'avez pas le droit !»

L'aura électrique prit de nouveau une teinte jaune, et il fallait absolument que j'évite cette attaque. Je pivotai sur mes talons, et ce mouvement me sembla aller au ralentit. Je commençais à me ruer sur la sortie, mais une lumière jaune étincelante m'aveugla, et au même moment j'eus l'impression que l'on me transperçait le dos. Tout l'intérieur de mon corps fut parcouru d'une douleur insupportable, et je brûlai de l'intérieur. Je hurlai à plein poumons. Au bout de quelques secondes, je finis par m'écrouler bruyamment sur le sol, pour ne plus jamais me relever.


Après quelques minutes d'efforts, la porte contre laquelle je me jetais finit par céder. Je me précipitai hors de la pièce et cherchai la jeune Sophie des yeux. Les bruits que j'avais entendu ne signalaient rien de bon, vraiment rien de bon. Je fonçai vers la pièce du fond, c'est de là que provenaient les bruits. Et là, vision d'horreur. La demoiselle était allongée en boule sur le sol, sa peau et ses vêtements étaient carbonisés, et elle ne bougeait plus. «NON !», hurlai-je, les yeux rivés sur elle. Je n'arrivais pas à y croire... Comment avions nous pu en arriver là? Ma gorge était nouée et un sentiment atroce s'empara de moi. Je levai ensuite la tête vers son assassin, un Pokémon électrique de couleur orange. Ce dernier me regardait avec un certain calme, il m'examinait. Je le détestais de toutes mes forces, et lui lançai un regard de dégoût. Le Pokémon continuait de me fixer, il avait à la fois un air innocent mais cette aura autour de lui dégageait quelque chose de maléfique.

«POURQUOI?

-Il ne fallait pas me faire du mal ! répondit-il en commençant à s'approcher. Si elle avait accepté de rester avec moi je ne lui aurai rien fait.

-Va t-en !!

-Toi aussi tu es contre moi?»

Le Pokémon plasma avait prit un air furieux, et ses yeux commencèrent à briller d'un bleu électrique. Il fallait fuir. Je courrai de toutes mes forces à travers le couloir. Il semblait incroyablement long dans cette situation. J'allai à gauche pour descendre les escaliers, quand une douleur dans mon dos se fit sentir, m'arrachant une grimace. Pas maintenant... Il ne fallait pas que ce dos fatigué me trahisse. Je dévalai les premières marches, sans prendre le temps de me retourner, je n'avais aucune idée d'où se situait la créature par rapport à moi. Hélas, mon dos se coinça sous la précipitation, et je tombai en roulant dans les escaliers. Je sentis mes côtes craquer sous le choc, ce qui me fit crier. Arrivé en bas, après cette chute rapide mais douloureuse, je tâtai doucement ma cage thoracique douloureuse et me mordit la lèvre pour ne pas faire de bruit. Je me relevai difficilement, et jetai un œil derrière moi. En haut de l'escalier, le spectre me suivait. Le rythme de mon cœur accélérait, il fallait que je le sème absolument, mais la porte d'entrée était trop loin, je ne pourrai jamais y arriver à temps. Je me dirigeai alors en rampant à moitié dans la salle à manger. Il fallait que j'atteigne la table. Ma vision se troublait, et je sentis ma tête devenir lourde, apparemment elle avait été pas mal touchée lors de ma chute. Je parvins à me glisser sous la grande table blanche, et épiai le montre bruit.
«Tu ne peux pas t'enfuir», déclara une voix enfantine. Je sursautai quand je vis le Pokémon apparaître à mon niveau. Je me hissai sur le chaise la plus proche et le Pokémon s'éleva en face de moi.

«Je ne te ferai pas de mal. Je veux juste que tu restes avec moi, s'il te plait tu es le seul qu'il me reste, supplia t-il.

-Tu as tué Sophie... fis-je, et je sentais des larmes de désespoir remplir mes yeux.

-J'ai si peur d'être seul à nouveau ! Reste !

-Jamais ...»

Il y avait en moi un mélange de désespoir et de colère. Non je ne resterai pas avec lui, qu'il crève, c'était hors de question. Dès à présent, je n'avais plus qu'une solution. Je saisis un couteau posé en face de moi, et le brandit. J'avalai ma salive et fermai les yeux. Plus personne ne vivrait dans ce château. Une lettre m'avait annoncé que mes maîtres avaient été tués pendant la guerre, et je n'avais pas encore eu le courage de l' annoncer à Sophie. Elle aurait été détruite. Je n'ai même pas été capable de tenir la promesse que je leur avais faite, je n'ai pas su protéger la prunelle de leurs yeux. Jamais je ne pourrai me pardonner cette faute. Jamais.
D'un coup sec, je plantai la lame argentée dans ma gorge. Je sentis le sang chaud couler de la plaie et glisser le long de mon corps. La tête me tournait tellement que je n'avais même pas mal. Le Pokémon me regardait agoniser. «Je t'ai dit que je ne voulais pas que tu partes. Tu n'as pas le droit de partir. Mais tu peux toujours essayer. De mon côté j'attendrai quelqu'un qui en vaut vraiment la peine», annonça-t-il d'une voix blanche. Ma vision s'obscurcit peu à peu, puis je sombrai définitivement.


La volonté du Pokémon était si forte, qu'il empêcha l'âme du Majordome et de la petite fille de trouver le repos. Ils sont désormais comme lui, destinés à errer indéfiniment dans le Vieux Château.